Alice à Milano

Si je connais assez bien le sud de l'Italie (Rome, Naples, et même Palerme), je n'avais jamais poussé plus loin vers le nord que Bologne. Jusqu'à la semaine dernière où, à l'occasion d'un séminaire en Italie, j'ai découvert Milan. Moi qui pensais la partie septentrionale du pays moins intéressante, j'ai été agréablement surpris par cette découverte. On peut même dire que j'ai été servi, car je suis tombé sous le charme de la ville. Milan est une invitation à ceux qui aiment les belles choses. Voilà la réflexion que je me suis fait lors d'une promenade sur la Piazza del Duomo et les rues alentour. La cathédrale de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge (« Duomo »en italien), l'une des plus grandes cathédrales existantes et le monument le plus emblématique de Milan, est une merveille qu'on peut admirer sous tous les angles. Édifiée pendant cinq siècles, elle présente un extérieur couronné de 135 flèches en marbre et orné de 2 245 statues en marbre ! Si l'intérieur est plus spartiate, il est à littéralement gigantesque : il peut accueillir jusqu'à 40 000 personnes assises ! Un ascenseur conduit au sommet, et on peut déambuler là-haut dans la forêt de pinacles en marbre, et voir de plus près les arcs-boutants. Le panorama sur la ville et la région est époustouflant et par temps clair, il paraît même qu'on peut apercevoir les Alpes suisses, situées à 80 kilomètres de Milan. Ainsi qu'il sied à une ville synonyme d'élégance, la Galleria Vittorio Emanuele II fut la première galerie commerçante couverte au monde, une splendeur du XIXe siècle surnommée le « salon de Milan » ; on y trouve des boutiques de luxe et des cafés sous les arcades pavées de mosaïques et l'immense verrière. La galerie conduit au Teatro alla Scala (la Scala), le plus illustre Opéra de la planète, qui vit les premières des opéras de Verdi, Otello et Falstaff, du Turandot de Puccini et de la Norma de Bellini. Maria Callas a chanté à la Scala plus que partout ailleurs. J'ai aussi découvert à quelques pâtés de maison de là la Via Montenapoleone et ses rues adjacentes. Un « triangle d'or » où il semble difficile de faire du shopping sans être millionnaire : c'est là que se trouvent les boutiques huppées des papes et papesses de la moda italiana. En ce qui nous concerne, nous nous sommes contentés de lécher les vitres en passant. Cette activité très peu hygiénique était, elle au moins, gratuite. Je vous laisse un bon plan, la société organisatrice de notre séminaire en Italie, c’est du lourd !