Gravité et petits bonheurs

Il y a des jours où la gravité, c'est bien. Comme le week-end dernier, lors duquel j'ai fait un saut en chute libre à Maubeuge. Ce jour-là, vous pouvez me croire : j'ai adoré le principe de la gravité ! Le saut en lui-même s'est révélé incroyablement court (une poignée de secondes, en fait),; mais l'aventure a en réalité débuté bien avant le saut proprement dit. Ca a démarré le matin même, lorsque j'ai émergé du sommeil avec cette pensée : « aujourd'hui, je vais sauter depuis un avion ». Je peux vous garantir que ça altère la façon de voir votre journée ! Je me souviendrai toujours de ce moment où le responsable de l'aéroclub a fait signer à chaque participant une décharge stipulant que nous ne le poursuivrions pas si nous mourions dans l'aventure. Un papier plutôt drôle à signer la première fois, mais lorsqu'on le fait à dix exemplaires, cela donne matière à réfléchir et à envisager le pire ! J'avais l'impression de signer mon arrêt de mort. Puis on a eu droit au briefing où l'on nous a appris comment un bout de toile allait nous empêcher de jouer les moucherons sur un pare-brise. Et après ça, fini la théorie : les choses sérieuses ont vraiment commencé. Après avoir revêtu l'équipement nécessaire, nous avons embarqué à bord de l'appareil. Au moment d'entrer, j'ai respiré à grands coups pour tenter de retrouver mon calme. J'aime voyager en avion, mais les petits coucous, ce n'est pas ma tasse de thé. Une fois que tout le monde a trouvé un endroit où s'installer (ce qui n'était pas évident, entre les gens et le matériel), on a décollé. Curieusement, je ne me souviens presque pas du vol en lui-même. Seulement qu'il était interminable et que j'avais mal au ventre. Mais à partir du moment où le moniteur a ouvert la porte latérale, chaque seconde est gravée en lettres de feu dans ma mémoire. Je me souviens du regard affolé du premier candidat quand il s'est approché du vide. Une seconde plus tard, il avait disparu avec son ange-gardien dans le vide. A mon tour, je me suis approché de la porte. J'étais en mode automatique. J'ai suivi les recommandations de sécurité, presque mécaniquement, et me suis retrouvé avec ma tête sur l'épaule de mon ange gardien, face au vide. Qu'est-ce qui m'a pris, ai-je eu le temps de pensé. Trop tard. Une seconde plus tard, je me laissais tomber. Et quel délice ! Cinquante secondes de pure volupté. Je chutais si vite que j'avais l'impression d'être allongé sur une couchette d'air invisible. Ca n'aura duré qu'un instant, mais quelle sensation unique ! Je n'avais encore jamais rien connu de tel ! Si l'aventure vous tente, voilà un lien vers le site par lequel je suis passé pour ce baptême de saut en parachute !